Géographie, paysages et géologie
Vue aérienne du paysage d'étangs du sud-ouest de la commune. (2011, fonds Dayot).La commune de Martizay, la plus vaste de l’ancien canton de Tournon-Saint-Martin, s’étend sur 3900 ha. Située dans le nord-ouest du Parc naturel régional de la Brenne, elle s’adosse au département de l’Indre-et-Loire par Bossay-sur-Claise. Son territoire est une zone de transition entre la Grande Brenne et le Pays d’Azay (également appelé Gâtines de l’Indre ou Boischaut-nord), entités paysagères se distinguant par leur géomorphologie, leurs paysages et leurs pratiques agraires dominantes. Les altitudes se situent entre 76 m et 136 m. Les cotes les plus élevées correspondent aux hauts des versants septentrionaux ; le sud de Martizay, relativement plat, ne présente pas de dénivelé significatif. Le nord de la commune s’illustre par un paysage dominé par les champs ouverts voués à la polyculture, marqué plus fortement par les reliefs. Le cours de la Claise vient barrer d’est en ouest le territoire communal. Sa vallée montre ici un encaissement plus prononcé qu'en amont. La rivière est le collecteur principal de plusieurs affluents : en rive droite, le Clecq, le fossé de Chauray, le ruisseau de l’Aunette, les Riots ; en rive gauche, ceux de Tourneau, de la Dubellerie et, les deux plus importants, le ruisseau des Cinq-Bondes (alias du Blizon) et le Chambon drainant un grand nombre des étangs martizéens. Sur les coteaux doux de la rive gauche de la Claise et dans le bassin du Chambon, la polyculture est comparable à celle pratiquée sur les terrains inclinés du nord de Martizay. Les grandes prairies vouées à l’élevage et les plans d’eau se multiplient au fur et à mesure qu’on progresse vers le sud. Le paysage, à maillage bocagé, est, dans ce secteur, l’expression de la marge orientale de la Grande Brenne (ou Brenne des étangs) telle qu’elle se retrouve à Lureuil ou à Lingé. Les quelques formations boisées se rencontrent, pour les plus vastes, dans l’extrême sud (bois de Champeron), à l’est (interfluve Claise/Cinq-Bondes) et à l’extrême nord de la commune (bois de l’Aunette et ses environs semblant annoncer la forêt de Preuilly).
La géologie locale est à l’image des paysages martizéens. Au nord, on trouve principalement des formations de l’ère secondaire (Crétacé) représentées par des craies tendres, sableuses et micacées à nodules ou dalles de silex. Au centre, l’eustatisme du Plio-Quaternaire a modelé la vallée de la Claise (et ses principaux affluents) en terrasses étagées. L’incision différentielle a fait affleurer le substrat calcaire du Crétacé, au sud de la rivière (centre-ouest et aux environs du cours du ruisseau de Chambon). Dans la moitié sud du territoire communal s’étend le complexe détritique de Brenne, daté de l’ère tertiaire, qui recouvre, lorsqu’il n’a pas été érodé, les craies du Secondaire. La formation de Brenne est constituée de roches siliceuses sédimentaires, pour l’essentiel, transportées et accumulées. A Martizay, ce dépôt, de faible épaisseur, est constitué de sables, d’argiles, de cailloutis, de graviers, et d’argiles parfois silicifiés en roches indurées comme le grès ou le conglomérat. On retrouve dans l’extrême nord-ouest de la commune, des lambeaux des mêmes sédiments à la différence qu’ils sont souvent chargés en débris de silex. De nombreuses excavations et vestiges d’excavation (carrières, sablières, marnières, argilières, gisements probables de minerai de fer) rappellent l’exploitation passée des ressources minérales locales. Les anciennes carrières étaient à ciel ouvert (calcaire et grès) et souterraines (calcaire exclusivement) comme les "caves" (sous-sols de bâtiments) si fréquentes dans le bourg et qu’on retrouve dans certains écarts et fermes, et même en plein champ parfois. L’extraction de l’argile, de la Claise, est attestée à Martizay dès le haut Moyen Age (6e-7e siècles) pour la fabrication de céramique. A l’Époque moderne et au 19e siècle, le minéral, tiré localement, a servi à la fabrication de tuiles et de briques comme en témoignent les vestiges de tuileries à la Chauvelière et à la Tuilerie. A partir de la fin du 20e siècle, le kaolin et les argiles kaoliniques non affleurantes de la formation de Brenne sont extraits de manière industrielle aux Hautes Maisons et à Fondmoreau. Le minerai de fer (oxydes de fer sous forme de pisolithes), a certainement été localement exploité dès l’Antiquité à des fins sidérurgiques. Quelques marnières ont été ouvertes, fournissant un matériau d’amendement des terres. La surface altérée des craies a pu avoir le même usage. De même les sables et sablons ont été tirés ponctuellement des terrasses de la Claise et de la formation de Brenne, et ont été extraits ponctuellement du sous-sol.
Les sols présentent à Martizay des qualités agronomiques, en lien avec le substrat géologique qu’ils recouvrent. Ainsi les terrains les plus pauvres, les sols oligotrophes, se situent au sud de la commune, là où s’étend le complexe détritique de Brenne. Les meilleurs sols, quant à eux, se sont développés sur les formations calcaires du Secondaire. Très logiquement, ces terrains sont régulièrement cultivés, au contraire de la partie méridionale de Martizay où les prairies et les étangs dominent.
Archéologie
De nombreux sites et indices de sites archéologiques témoignent de la présence de l’homme au Paléolithique et au Néolithique, notamment dans la moitié nord de Martizay, dont les terrains riches en nodules et dalles de silex ont été particulièrement attractifs (la Grande Brèche, Champ Michaud, Jambiers). La découverte d'un outillage lithique de type Grand-Pressigny (Indre-et-Loire) sur les terrasses de la Claise laisse par ailleurs supposer l’existence d’un couloir de circulation des biens le long de la vallée.
L’âge du Bronze est également représenté notamment grâce aux fouilles réalisées à Saint-Romain (sortie ouest du bourg ; voir plus loin) et des trouvailles fortuites (moules de hache et de flèche, outils en silex).
Durant l’Antiquité, le territoire de Martizay, inclus à la cité des Bituriges (Berry), forme un espace frontalier au contact de la cité des Turons (Touraine). Une voie romaine supposée le traverse, longeant la Claise sur sa rive droite. Dès le milieu du 19e siècle, l’existence de vestiges antiques est rapportée à Martizay "où l’on rencontre chaque jour des tombes anciennes et des débris de murailles". Les découvertes les plus importantes sont réalisées à Saint-Romain, certainement le lieu que la tradition locale appelait la "Cité" (Voisin, 1874). Sur ce site occupé dès le Néolithique, les vestiges d’un habitat antique (certainement une villa) implanté à partir de la fin du 1er siècle av. J.-C., ont été mis au jour. Fouillé à plusieurs reprises entre 1946 et 2014, il semble s’étendre sur plusieurs hectares dans l’ouest et à la sortie du bourg (Gomendy et al., 1948 ; Coulon, 1973, 2001 ; Soubrier, Marquet, 1979 ; Provost et al.,1992 ; Benarrous, 2009). La période gallo-romaine est très bien représentée dans la commune : les multiples sites et indices de sites archéologiques (dont des habitats) ont été inventoriés, dans le cadre de prospections pédestres, en différents lieux aussi bien au nord qu’au sud de la Claise : Sérigny, l’Aunette, les Guignardières, la Dubellerie, Clérolles, le Moulin de Durtal, Chambon, etc. (Benarrous, 2009, 2010).
A Saint-Romain, une nécropole occupe une partie de l’habitat antique au début du haut Moyen Age (6e-7e siècles). Dès le 19e siècle, de "nombreux sarcophages en béton rangés par couches superposées, accompagnés de débris de briques et de poteries" sont mis au jour, possiblement à l’occasion de l’exploitation d’une sablière sur le site (Voisin, 1874). Quelques uns de ces contenants ont été déposés dans le bourg (musée) et peut-être rapportés dans les écarts de la Mardelle et à Bois-Feuillard (réemploi). La période mérovingienne (6e-7e siècles) est également documentée à Martizay par la découverte en bord de Claise des ratés de cuisson d’un atelier de potiers, associé à une argillière exploitée dans un bras de la rivière. D’autres indices d’occupation ont été signalés à Laloeuf et dans le bourg. Dans la partie orientale de celui-ci, aux "Quatre Chemins", de la céramique blanche des 9e-11e siècles a été mise au jour dans un puits condamné.
Enfin, de fréquents témoins de la sidérurgie ancienne ont été recensés dans la commune. Il s’agit de dépôts, denses ou épars, de scories de réduction du fer et de traces de bas-fourneaux. Ils semblent plus nombreux et étendus dans le secteur "Grande Brenne" de Martizay (la Renaissance, l’étang Bourreau/l’Espérance, l’étang de Durtal, la Fosse des Forges, etc.). Cette industrie est localement attestée dès l’Antiquité.
Histoire
L'église Saint-Étienne de Martizay.Le territoire de Martizay, se trouve, au Moyen Age, dans un secteur frontalier subissant l’influence des grandes provinces du Poitou, du Berry et de la Touraine. Les limites de la cité antique des Bituriges ont perduré dans celles de l’ancien diocèse de Bourges dont la paroisse de Martizay fait partie (Poitou, 1997). L’église est seulement citée à partir du 13e siècle mais son vocable (Étienne) suggère une origine plus ancienne ; possiblement du haut Moyen Age (Péricard, 2004). Le souvenir d’une nécropole à Saint-Romain a un temps perduré puisque une chapelle a été érigée sur le site. Ce bâtiment, dépendant de l’abbaye de Saint-Cyran (Saint-Michel-en-Brenne) à l’Époque moderne, a été détruit vers 1800. Aussi peut-être la commune a-t-elle tiré son nom de la présence d’un martyrium à Saint-Romain.
Au temporel, Martizay, par les liens de vassalité contractés par les détenteurs des fiefs locaux, est tourné vers la Touraine et le Poitou. Du fief primitif éponyme nous savons peu de choses, sinon qu’il a disparu au plus tard dans la seconde moitié du 13e siècle. Il s’agit possiblement d’une partie démembrée de la baronnie de Preuilly, attribué au cadet de la famille et dont les descendants s’éteignent en laissant leur bien aux seigneurs voisins. Ceux de Martizay sont mentionnés dès le début du 12e siècle ; le dernier, Emery de Martizay, meurt vers 1226 (Archives Musée archéologique de Martizay, notes de J.-L. Soubrier et Ch. Gomendy). Le fief est ensuite absorbé par la châtellenie de Mézières et la baronnie de Preuilly, fiefs tous deux d’obédience tourangelle. Le souvenir du droit de justice de cette ancienne territorialité s’est perpétué sous la forme de la "prévôté" de Martizay, déjà annexée à Mézières dans l’aveu de 1400 (Archives nationales ; P 356/2). La localisation de la résidence seigneuriale est inconnue mais la tradition situe l’ancien "château" au centre du bourg (Gomendy et al., 1962).
La chapelle de Notz l'Abbé. s.d. (Archives départementales de l'Indre, 48 J 4 B 6167). Les fiefs, mentionnés pour certains dès 1400, sont soit des créations nouvelles issus du démantèlement de celui de Martizay, soit d’arrières-fiefs déjà existants. La quasi-totalité, de mouvance tourangelle, dépend de la châtellenie de Mézières-en-Brenne, à l’est, ou de la baronnie de Preuilly, à l’ouest (Preuilly-sur-Claise). Le plus ancien d’entre eux est certainement le prieuré Saint-Antoine de Notz-l’Abbé créé vers 1228. Filiale de l’abbaye poitevine de Saint-Savin, il relève au temporel de la seigneurie de Preuilly. Cette fondation, issue d’un don initial de son baron, n’est pas un geste désintéressé ; elle se veut stratégique car, par cette œuvre pieuse, les limites d’influence des fiefs voisins sont ainsi figées et rendues quasi incontestables par les élites laïques, et tout particulièrement les châtelains de Mézières, qui, dans le souci d’affermir leur contrôle sur la vallée de la Claise (entamé en 11e siècle), se sont certainement emparés de l’essentiel du fief primitif de Martizay, au détriment certainement des barons de Preuilly (Archives du Musée archéologique de Martizay, notes Soubrier/Gomendy ; Benarrous, 2017).
Manoir de Durtal, logement, dont la charpente est datée par dendrochronologie de 1441.Relèvent de Mézières, à la fin du Moyen Age ou à l’Époque moderne, les fiefs de Durtal, de la Chaise, de Beaupré, de Bois-Feuillard, de Marolles, de Clérolles, de la Patrière, de Moncorps, du Gué de Végon.
En revanche, les fiefs de Notz-l’Abbé, de Sérigny-Guenandière, des Clairs, de Raguenier sont tenus du baron de Preuilly. Ceux de la Ménardière et de Champéron relèvent du même seigneur mais en arrière-fiefs. Seule la seigneurie de Tourneau (ou Etourneau) est d’obédience poitevine puisqu’elle dépend de la châtellenie du Blanc-en-Poitou. Les fiefs de Laloeuf et de la Morinière ont un statut particulier : le premier est en franc-alleu (sans hommage à un seigneur), le second, depuis le milieu du 16e siècle, rend, par privilèges spéciaux, directement hommage au Roi ("à cause de Montmorillon en Poitou"). Un certain nombre de ces tenures nobles avait déjà disparu avant le milieu du 18e siècle (Clérolles, la Patryère, les Clairs, Raguenier, Marolles, le Gué de Végon, Champeron).
Martizay est partagé, du point de vue de l’administration civile, entre deux "pays coutumiers", la Touraine et le Poitou (Gomendy, 1954). Si au Moyen Age central, la paroisse était certainement en totalité incluse au pays de Touraine, la création de nouveaux liens familiaux et de vassalité par certaines élites locales ont conduit à diviser le territoire en trois entités appelées enclaves : "L’enclave du clocher", tourangelle, enserrée de deux enclaves poitevines. Celle de Tourneau (du nom du fief principal implanté dans ce territoire) occupe plus du tiers sud-ouest de la commune (sud de la Claise). La Morinière, vue de la tour orientale.Celle de la Morinière, située au nord-est du bourg, est beaucoup plus compacte mais plus densément peuplée. Elle reprend globalement les limites de la mouvance du fief éponyme, incluant les écarts et abords de la Mardelle, de la Saulnerie, de Lejonc, de la Tonnelle, du Vignot et de Moncorps. L’histoire de cette enclave est particulière et l’incidence de sa création est forte sur la répartition de l’habitat à Martizay. En effet, en reconnaissance de services rendus, François 1er (1494-1547) octroie à Antoine de Jussac, seigneur de la Morinière, un certain nombre de privilèges notamment la réduction voire l’exonération de certaines taxes pour les habitants du fief : "chaque feu ne payerait que cinq sols de taille, donnant franchise entière pour le sel à tous les vassaux de ce gentilhomme" (Archives du Musée archéologique de Martizay, notes J.-L. Soubrier, C. Gomendy ; Gomendy, 1954). Aussi est-il presque certain qu’il faille attribuer à cette détaxe la raison de la densité du peuplement dans le périmètre de cette enclave.
Vue du moulin de Tourneau et de son bief (réaménagé) sur la Claise.Le Moyen Age voit la multiplication des ouvrages hydrauliques d’eaux courantes que d’eaux stagnantes. La Claise et certains de ces affluents s’équipent au plus tard au 12e siècle de moulins à barrage et à bief. La première mention d’un moulin sur la Claise remonte à 1103 peut-être celui de Notz-l’abbé ou celui de Tourneau (illustration ci-contre) tous deux identifiés dès le début du 13e siècle (Marot, 1931). La carte de Cassini (vers 1760) en compte cinq : Notz-l’Abbé, Durtal, Bray, le Moulin-Neuf (sur le Clecq, disparu), le Sablon (ruisseau des Cinq-Bondes ; mal localisé sur le document) et Martizay. Ceux encore existants ont cessé de fonctionner au 19e ou au 20e siècle. Ils semblent tous avoir été remaniés.
Les plans d’eau préindustriels martizéens sont, pour la grande majorité, implantés dans le sud du territoire communal, c'est-à-dire l’extrémité ouest de la Grande Brenne, où les étangs sont les éléments structurants du paysage. Pas moins de 38 plans d’eau préindustriels (étangs, viviers et réservoirs, aujourd’hui en eau ou à l’abandon) ont été dénombrés (Benarrous, 2009). L’essor piscicole se produit surtout entre le 14e et le 16e siècle. C’est au lendemain de la guerre de Cent Ans qu’il semble le plus vigoureux. Les étangs sont alors voués à l’élevage du poisson, essentiellement la carpe domestique. Les pêches réalisées par vidange complète des plans d’eau alimentent en denrées de consommation fraîche les agglomérations les plus proches. La pratique, qui a perdu de sa vigueur aux 18e et 19e siècles, est modernisée dans la première moitié du 20e siècle. Le nombre de plans d’eau augmente à partir de la seconde moitié du 20e siècle, cependant il ne s’agit désormais pas toujours de structures piscicoles, mais aussi de lieux d’agrément ou de loisir cynégétique.
Sous l’Ancien Régime, la paroisse de Martizay est incluse à la généralité de Bourges (depuis 1643 pour les enclaves). Elle dépend alors du bailliage de Tours (Montmorillon pour les enclaves). En 1790, la paroisse devient une commune du département du Bas-Berry (Poitou, 1997). Sa surface s’accroît légèrement vers 1800 avec l’ajout de terrains, au nord, pris sur l’ancienne paroisse d’Azay-le-Ferron (fermes de Chauray, de Coudreau, de la Deboirie et de Moncorps ; Gomendy, 1954).
Martizay (Indre). Arrivée par la route de Preuilly. (Vers 1909, collection privée). Au milieu du 19e siècle, avec l’achèvement de la construction de la route dite de Blois (actuelle RD 975, de la Trimouille à Châtillon-sur-Indre), le réaménagement de la route de Preuilly à Mézières-en-Brenne (actuelle RD 18) et la création de "routes agricoles" (dont l’actuelle RD 32), la commune réorganise sa trame viaire ainsi que son bâti. Elle atteint son pic démographique en 1846 (1945 habitants). La baisse de la population s’amorce dès la fin du 19e siècle (Poitou, 1997). Martizay compte 962 habitants en 2016 tout en demeurant l’une des communes les plus peuplées du Parc naturel régional de la Brenne.
Le patrimoine bâti
Vue aérienne de l'écart des Joublinières depuis le nord-est (2011, fonds Dayot).Parmi les 540 dossiers d’œuvres individuelles enregistrés, 448 portent sur des édifices considérés, dans leur état initial, comme des maisons (ou apparentés) ou des fermes. Les 92 autres dossiers concernent des édifices religieux et publics (église, cimetière, mairie, écoles, bureaux de poste ou de la perception), de génie civil (ponts, châteaux d’eau), de commerce (hôtel, restaurants, boutiques sans logement), de l’artisanat, de l’industrie (moulins), des bâtiments agricoles isolés et des édicules divers (monuments commémoratifs, croix, puits, abris de champ, lavoirs, etc.).
La commune est assez peuplée compte tenu de sa superficie (25 habitants par km carré). Elle compte plus de 70 lieux-dits habités. Le maillage de l’implantation est toutefois relativement hétérogène. Le bourg, installé sur une terrasse de la Claise, a concentré une partie de l’habitat (maisons et fermes) et la quasi-totalité des bâtiments à vocation commerciale et artisanale. Il semble englober, dans sa forme étendue actuelle, l’écart du Bout du Pont.
La Saulnerie, grenier à sel et ferme, vue du logement depuis le sud-ouest, date portée 1756.151 édifices sont localisés dans le bourg et 337 dans les écarts. 52 sont isolés. La majorité des écarts est localisée dans la partie médiane de la commune, à moins d’un kilomètre du cours de la Claise. Ils sont parfois assez importants, tant dans le nord que dans le sud du territoire : les Bergereaux, Chambon, la Mignonnerie, les Joublinières, les Cornillères, Notz-l’Abbé, Laloeuf. De loin les plus développés, ceux situés au nord-est du bourg, sont appelés "les petits villages". Cet agglomérat, composé de la Mardelle, de Lejonc, de la Saulnerie, de la Morinière, de la Tonnelle et du Vignot, totalise pas moins de 119 édifices, soit plus du tiers du bâti inventorié dans les écarts martizéens. Il tend aujourd’hui à se conurber.
Les Jambiers, ferme : bergerie-fournil datant du 15e-16e siècle, détail.
Les fermes isolées semblent plutôt implantées sur des plateaux et versants plus éloignés de la rivière (la Coupéterie, le Maupas, la Renaissance, la Renarderie, les Jambiers, etc.).
La grande majorité des oeuvres inventoriées est attribuée à l’Époque contemporaine. On compte toutefois un certain nombre d’édifices datant ou pouvant dater de la fin du Moyen Age et de l’Époque moderne.