Les moines de Micy auraient acquis le domaine de La Source du chapitre de l'église d'Orléans au 14ème siècle : ils exploitent les sources et la partie supérieure du Loiret. En 1569, L’ensemble du domaine est vendu à Jehan Le Voix. Le château date de la première partie du 17ème siècle. À partir des années 1630, les jardins sont agrandis et redessinés selon un plan régulier. C’est à l’occasion de ces travaux menés par Jacques de Meulles que les résurgences du Loiret sont modifiées : la source de l'Abîme est comblée accidentellement et les eaux rejaillissent au Bouillon, qui devient la source principale avec une grande gerbe bouillonnante. Les deux sources, valorisées par des bassins de marbre, sont réunies par un canal rectiligne (détruit) et entourées de parterres réguliers que l’on pouvait observer depuis les terrasses du château. Entre 1712 et 1734, Catherine Guymont épouse séparée de Michel Bégon, loue le domaine de la Source par bail à vie à Henri Saint-John, vicomte de Bolingbroke, alors en exil. Il prône la simplicité rustique et le retour à la nature, conformément aux idées des Lumières. Des importants aménagements qu'il réalisa, il reste une pierre avec une inscription latine (qui a été placée au-dessus de la porte du château côté nord) et la glacière. Catherine Guymont vend l’ensemble du domaine en 1735 à un riche financier, Simon Boutin. Il agrandit considérablement sa propriété, embellit le parc, dont les parterres avaient conservé leur tracé régulier, érige une orangerie et fait planter de très nombreux arbres, dont des pins maritimes. A sa mort en 1768, son fils, Simon-Charles, fait de la Source un lieu de détente champêtre en supprimant l’ordonnance classique des jardins pour leur donner une allure irrégulière. Le domaine de 370 hectares accueille une orangerie, des pépinières, des pièces d’eau, des avenues et des allées plantées de charmes, des salles vertes, des grottes, etc. Il est vendu en 1784 au riche commerçant Thomas-Tobie de Montaudoin qui fait planter de vastes surfaces de son domaine en pins d’Ecosse. En 1813, le domaine revient à l’une de ses filles, épouse du baron Pierre Marie Sébastien Bigot de Morogues. Agronome et philanthrope, il transforme définitivement les parterres réguliers en un parc à l’anglaise planté de nombreux arbres : cèdres, mûriers blancs, chênes liège, marronniers d’Inde et acacias. A partir de 1810, la Source devient un domaine modèle et les nombreuses plantations de pins maritimes et sylvestres servent à des essais expérimentaux. Le propriétaire laisse son parc en accès libre aux promeneurs. Le domaine est vendu à sa mort en 1840 à Henri Boucard, botaniste et naturaliste. Ses héritiers, les Dreux-Boucard, vendent en 1959 le domaine de 700 hectares, faute de moyens pour l’entretenir. Ce domaine dépasse largement le périmètre du parc et englobe le quartier de La Source. La Ville, aidée du Conseil général achète le domaine. Le maire d’Orléans Roger Secrétain souhaite créer une ville-satellite permettant de développer Orléans et d’en faire la capitale de la région. En 1961, il est décidé à faire du parc la vitrine de l’activité horticole environnante. Une société d’économie mixte est chargée de créer et gérer le parc dont la réalisation est confiée en 1964 à Albert Poyet, ingénieur horticole. Un pavillon est construit en 1964 par Louis Arretche avec Jean Prouvé comme collaborateur. Un second pavillon est édifié. Face au succès de fréquentation du parc, en 1967 des Floralies internationales sont organisées : elles accueillent des créations florales, des pépiniéristes, Pendant 6 mois, le parc accueille 2 300 000 visiteurs. Le parc est ensuite délaissé jusqu’à la fin du 20ème siècle où des projets de réaménagement sont entrepris entre 1994 et 2000 : le jardin de la source par Brigitte Barbier, le potager en 1999 par les élèves d’établissements horticoles, le jardin de dahlias en 2002, le jardin d'iris créé en 1997 par Jean Grelier et redessiné en 2015, la serre aux papillons conçue par Felice Fanuele inaugurée en 1997 et la roseraie du miroir réalisée en 2000 par Eric Ossart et Arnaud Maurières et entièrement rénovée entre 2013 et 2015. Au début des années 2000 sont également aménagés le jardin de formes, le jardin de rocaille et le jardin de fuchsias.
Orléans : jardin d’agrément dit parc floral de la Source
Dossier IA45003276 réalisé en 2017Fiche
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Depuis la roseraie, vue sur le château, le miroir et la broderie.
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Parties constituantes
- serre
- pavillon
- château
- bassin
- fabrique de jardin
- glacière
- restaurant
- moulin
- ménagerie
Dossiers de synthèse
Sommaire
Appellations | Parc floral de la Source, Orléans-Loiret |
Parties constituantes non étudiées | serre, pavillon, château, bassin, fabrique de jardin, glacière, restaurant, moulin, ménagerie |
Dénominations | jardin d'agrément |
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Vue aérienne du parc de La Source, orthophotographie extraite en 2019 du Géo-portail de l'IGN.
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Gravure de Charles Pensée : la Source du Loiret.
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Vue aérienne du parc floral en 1968, peu après les Floralies dont le tracé des aménagements est toujours visible.
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Vue des bâtiments d'accueil et de la boutique. L'allée de gravier sépare deux tapis de pelouse rythmés verticalement par diverses plantations.
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A proximité immédiate de l'entrée, le jardin de formes est signalé par un arbre taillé en nuages.
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Vue de l'ancienne serre-restaurant du parc floral, aujourd'hui désaffectée.
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Face aux enclos des animaux, des structures en forme de perroquets agrémentent l'aire de jeux pour enfants.
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Depuis l'escalier au bas du château, vue de la broderie, du Loiret, du miroir et au loin, de la roseraie. La perspective est fermée par de grands arbres.
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Vue des carrés de massifs de dahlias dans l'espace dédié.
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Depuis le Dahliacolor, vue vers le moulin construit lors des Floralies derrière la roseraie.
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Depuis la roseraie, vue sur le château, le miroir et la broderie.
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Vue des deux séquoias surplombant la roseraie. Les pergolas scandent de manière verticale les massifs de rosiers.
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Les platanes taillés en plateau sont disposés en cercle autour d'un métaséquoia. La collection de fuchsias est disposée dans des gouttes de rosée métalliques.
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Vue de l'une des volières du parc.
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Vue de l'aménagement végétal autour de la source du Loiret.
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Depuis le jardin des brumes, vue vers le Bouillon et la rivière du Loiret.
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Vue du jardin des brumes.
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Vue du jardin des aromatiques.
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Vue du potager.
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Vue de l'une des allées principales du parc agrémentée d'un Ginkgo biloba et de la statue La Source de Volti.
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De forme circulaire, la serre aux papillons sert de support aux passiflores et autres plantes grimpantes.
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Au centre de la serre aux papillons, un bassin et une rocaille artificielle ont été ajoutés pour rappeler le décor d'une végétation tropicale luxuriante.
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Au premier plan, au dessus de l'amaryllis, un exemple de support vertical pour l'alimentation des papillons. Au fond, la "nurserie" où éclosent les papillons arrivés sous forme de chrysalide.
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Le jardin d'iris à la fin de sa période de floraison. Des chemins enherbés traversent la "mer bleue".
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A l'arrière de la mer bleue d'iris, aménagée entre deux murs, se trouve la collection d'iris.
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Les pavillons administratifs et le petit train du parc floral.
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Un cheminement est ménagé à travers la zone humide du jardin de rocaille.
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Depuis le plateau, en haut du jardin de rocaille, une perspective est ménagée vers la prairie ponctuée de sujets isolés et la mer bleue d'iris.
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Vue du couloir menant à la fosse de la glacière.
Aire d'étude et canton | Région Centre-Val de Loire - Orléans-La Source |
Hydrographies | le Loiret le Dhuy |
Adresse | Commune : Orléans Adresse : Avenue du Parc floral Cadastre : 2018 EI 28, 61 |
Période(s) | Principale :
3e quart 20e siècle
,
daté par travaux historiques
Secondaire : limite 20e siècle 21e siècle , daté par travaux historiques Secondaire : 2e quart 17e siècle , daté par travaux historiques Secondaire : 2e moitié 18e siècle , daté par travaux historiques |
Auteur(s) | Auteur :
Poyet Albert
ingénieur
attribution par travaux historiques
Auteur : Grelier Jean architecte paysagiste attribution par travaux historiques Auteur : Ossart Eric paysagiste attribution par travaux historiques Auteur : Maurières Arnaud paysagiste attribution par travaux historiques Personnalité : Secrétain Roger
Secrétain Roger
(1902 - 1982)
commanditaire
attribution par travaux historiques
Journaliste, résistant, député (1951-1955) et maire d’Orléans de 1959 à 1971, Roger Secrétain est à l’origine de nombreux projets qui ont bouleversé le paysage orléanais tels le quartier de La Source, l’université, le centre Charles-Péguy, le théâtre ou encore le Palais des sports. Cliquer pour effectuer une recherche sur cette personne. Auteur : Barbier Brigitte paysagiste attribution par travaux historiques Auteur : Fanuele Felice architecte attribution par travaux historiques Auteur : Meulles (de) Jacques
Meulles (de) Jacques
(1640 (?) - 1703)
auteur commanditaire
attribution par travaux historiques
Chevalier seigneur de la Source, trésorier-général de la milice, conseiller du roi en ses conseils, grand bailli d'Orléans. Cliquer pour effectuer une recherche sur cette personne. Auteur : Saint-John Henri , dit(e)
Saint-John Henri
, dit(e)
(1678 - 1751)
auteur commanditaire
attribution par travaux historiques
Homme politique et philosophe britannique. Cliquer pour effectuer une recherche sur cette personne. Auteur : Boutin Simon
Boutin Simon
( - 1768)
auteur commanditaire
attribution par travaux historiques
Receveur général des finances de la généralité de Tours, Simon Boutin était seigneur de la Source, Cormes, Cornay et autres lieux, terres situées en périphérie d’Orléans. Cliquer pour effectuer une recherche sur cette personne. Auteur : Bigot Pierre-Marie-Sébastien , dit(e)
Bigot Pierre-Marie-Sébastien
, dit(e)
(1776 - 1840)
auteur commanditaire
attribution par travaux historiques
Académicien orléanais. Cliquer pour effectuer une recherche sur cette personne. |
Le parc de 35 hectares clos de murs ou de grillages rassemble deux unités paysagères : un coteau boisé naturellement de châtaigniers, charmes et chênes sessiles au sud et la plaine alluviale du Val de Loire sur un vaste plateau engazonné d’est en ouest. Un réseau d'allées et de chemins perpendiculaires et courbes délimite la promenade. L’entrée au parc est mise en scène par une grande allée sablée bordée de pelouse sur laquelle sont installées des plates-bandes fleuries. Le jardin de formes s’inspire des traditions des jardins zen et est animé par des arbres taillés en nuages. Le jardin de rocaille mêle minéral et végétal dans une composition étagée structurée par une tourbière et une cascade. Il accueille des plantes carnivores, des saxifrages ou encore des plantes médicinales et arbustes aromatiques. Le jardin d’iris s’étale sur deux espaces : une étendue fleurie composée d’iris germanica dans un camaïeu de bleus et de blancs et le jardin accueillant la collection de divers coloris présentée dans des massifs de vivaces et d’arbustes. Le bâtiment de la serre aux papillons recrée les conditions climatiques d’un jardin tropical. Le verger prend place devant la serre aux papillons. Il est planté d’arbres fruitiers et de petits fruits. Ceint par un mur d’osier tressé, le potager accueille des légumes-feuilles, des tubercules violet queen, des légumes-tiges, des légumes-racines, des légumes-fruits ou encore des légumes-fleurs. Jouxtant la culture des légumes, un espace est dédié aux herbes aromatiques. Le jardin de la Source est une alcôve de verdure bordée par une végétation de milieu humide et présente des bambous, des pétasites, des vivaces, une trentaine des fougères, des rhododendrons et des azalées japonaises. Ce jardin évoquant un paysage de montagne fait la transition entre le parc et la source du Loiret dont les berges ont été rénovées, stabilisées et agrémentées d’iris des marais, de carex et de plantes semi-aquatiques. Entre le Loiret et la roseraie, la place des fuchsias présente 78 espèces horticoles et 20 espèces botaniques dans des gouttes de rosée métalliques disposées au sol ou en suspension. La roseraie disposée en arc de cercle autour du bassin du Miroir est desservie par une allée jalonnée de pergolas sur lesquelles grimpent rosiers et clématites. Les roses sélectionnées par André Eve sont des variétés anciennes, modernes ou botaniques et complétées par des plantes vivaces et des aromatiques. Les couleurs se déclinent successivement du blanc, au rose puis au rouge pour exprimer tour à tour l’innocence, le romantisme ou la passion. Un banc circulaire surplombe l’ensemble de la roseraie et offre un point de vue sur le bassin du Miroir et la broderie installée sur la pente du château. Un moulin construit en 1967 sous deux cèdres du Liban centenaires est visible derrière le banc. Présentés dans un jardin circulaire, les carrés de dahlias alternent avec des bandes de gazon. Le parc est agrémenté de deux aires de jeux et d’un mini-golf. Il accueille également une ménagerie sur le coteau, une zone tropicale sur la plaine alluviale recréant les ambiances exotiques des quatre continents d’où sont issus les oiseaux et un espace aux abords du Loiret dédié à une colonie de flamants roses. Six œuvres d’art sont dispersées sur le parcours de visite du parc. Le parc est riche d’une collection d’arbres de plus de 400 variétés, plantés pour certains au début du 19e siècle mais aussi à l'occasion des Floralies.
Murs | |
Plans | jardin mixte |
Élévations extérieures | jardin accidenté |
Jardins | arbre isolé, groupe d'arbres, clairière ornementale, massif de fleurs, parterre en broderie, pelouse, plate-bande, prairie ornementale, rocaille de jardin |
Techniques | sculpture
ferronnerie |
Précision représentations | De nombreuses sculptures ponctuent la promenade : La Source d’Antoniucci Volti, La Jeunesse de René Collamarini, La Tontine d’Eric Renault, Les Amants bleus de Woolfhart, Les Portes de Michèle Saint-Rémy et Le Cerf de Louis Leygue. Voir les annexes pour le détail de ces installations artistiques. |
Statut de la propriété | propriété de la commune
propriété du département Propriété indivise de la Ville d'Orléans et du Conseil général du Loiret. |
Intérêt de l'œuvre | intérêt botanique |
Sites de protection | site inscrit |
Protections | 1943/04/08
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Précisions sur la protection | Le parc n'est pas protégé mais sont inscrits la serre, le pavillon, le restaurant construits en 1967 par l'architecte Louis Arretche et par l’ingénieur Jean Prouvé. La serre-restaurant en totalité et les façades et toitures des deux pavillons administratifs modulaires construits à côté de l'entrée de Gobson (cad. EI 61) sont inscrits au titre des monuments historiques. |
Annexes
Références documentaires
Bibliographie-
LUCINGE, Françoise de. Premier Inventaire des parcs et jardins en région Centre : Orléans, Parc floral de la Source. Union Régionale des CAUE du Loir-et-Cher pour l'APJRC. Septembre 1991. [dossier].
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MONTAIGNE, Viviane de. Inventaire des parcs et jardins en région Centre : Orléans, Parc Floral de la Source. [Dossier réalisé dans le cadre de ses études à l’Institut National d’Horticulture d’Angers]. APJRC. Juillet 2002.
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ROYER-PANTIN, Anne-Marie. Si le Parc de la Source m’était conté… Livret édité à l’occasion du cinquantième anniversaire du Parc Floral de la Source, Orléans-Loiret. 2014.
Liens web
Déléguée de l'association Parcs et Jardins en Région Centre-Val de Loire
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Chargée d'études (Association parcs et jardins de la Région Centre-Val de Loire)
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