La mairie de Nogent-le-Rotrou est installée dans une maison située sur la place Saint-Paul,entre la rue Rémi Belleau et la rue Massiot. Détruite en 1862, elle n’a été l’objet que de rares attentions de la part des historiens locaux. L’édifice aurait eu pour particularité d’être construit sur une salle voûtée du 14e siècle.
La tenue du Saint-Esprit est attestée dès 1648, le statut de son propriétaire, prévôt du Perche, son emplacement, place du marché, et la présence d’un logis situé entre une cour avec écurie et jardin laissent à penser qu’il s’agit d’une demeure édilitaire.
La charge de maire est attestée à Nogent-le-Rotrou à partir de la fin du 17e siècle. Pierre Parceval est ainsi en 1693 le premier maire cité par les textes. Il obtient la perpétuité du titre en 1699.
La mairie de Nogent-le-Rotrou n’est fondée que 50 ans plus tard, sous le mandat de René Pesseau. Ainsi, en 1748, la communauté des habitants de Nogent-le-Rotrou achète une maison appelée la tenue du Saint-Esprit pour l’établissement perpétuel d’un hôtel de ville, d’un bureau général et de la recette des droits de tarif. Celle-ci est composée d’une petite cuisine basse, d’une grande voûte, d’une écurie, de chambres hautes, d’un cabinet, d’un grenier au-dessus, d’une cour antérieure, et d’un petit jardin arrière. En 1811, la mairie figure sur le cadastre ancien.
La construction de la nouvelle mairie en 1858 entraîne la désaffection puis la destruction de la maison et tenue du Saint-Esprit en 1862.
Il n’a pas été possible de dater l’édifice au vu de l’unique photographie de sa façade. On peut tout au plus avancer, avec beaucoup de prudence, une datation comprise entre la seconde moitié du 15e siècle et la première moitié du 16e siècle pour la salle couverte de voûtes d’ogives représentée par Hurvoy. Celle-ci comporte en effet des nervures pénétrant directement les colonnes octogonales sur lesquelles elles reposent.
Si l’on en croit les hypothèses formulées plus haut, la salle voûtée devait se trouver au premier niveau de l’édifice, elle était certainement semi-excavée. Ce qui, au vu de son décor, permet d’y restituer une salle basse excavée à vocation commerciale plutôt qu’une simple cave. L’emprise de l’ancienne mairie, comme la présence de cave à cellules au revers de cette dernière, invite à la restituer à la suite de la cave à cellule, comme c’est le cas au 3 ou au 11 rue du Paty. En l’absence de sondage dans la rue Massiot, cette hypothèse n’a pu être vérifiée.