Maison, 27 rue de la Manufacture.À la fin du 19e siècle, les constructions du secteur se concentrent le long du Faubourg Saint-Vincent. L'implantation de la Manufacture des tabacs entre la venelle du Champ-Rond et la ligne de chemin de fer entraîne la création de deux nouvelles rues "d'isolement", l'impasse du Brésil et l'impasse de Java, et l'alignement de la venelle du Champ-rond, rebaptisée depuis du nom de la fabrique. Les terrains appartenant à la Ville situés en bordure de l'impasse de Java, dont le lotissement est projeté dès 1891, ne sont bâtis que dans les années 1920 (voir le lotissement communal n° 2), période durant laquelle les constructions se multiplient autour du faubourg Saint-Vincent.
Si les sources existantes ne permettent pas d'établir l'origine précise de ce lotissement (le promoteur demeure inconnu), le parcellaire actuel (formant trois bandes régulières) et les sources provenant des fiches auxiliaires cadastrales (Archives municipales et communautaires d'Orléans) permettent néanmoins d'attester d'un projet d'ensemble. Le processus de construction du lotissement est par ailleurs original. Les ventes ont semble t-il été effectuées au coup par coup et les lots se sont ensuite bâtis depuis la rue de la Manufacture (n° 25), respectant ensuite un déroulement linéaire et chronologique jusqu'à aboutir à la construction de la maison située au n° 3 rue du Champ-Rond.
Maison, 5 Cité-nouvelle-du-Champ-Rond.Le lotissement est desservi par deux voies privées parallèles : un chemin d'environ 2,40 m de largeur sur 61 m de longueur et une impasse de 8 m sur 60 m. Le long du chemin, les trois maisons sont implantées en fond de parcelle, derrière des jardins plantés et clôturés côté chemin par un muret surmonté d'une grille uniforme. Le long de l'impasse, les édifices sont implantés en rangée discontinue. Les clôtures des jardins se composent de murs surmontés de grilles ou uniquement de grilles. Les édifices situés le long de l'impasse ne présentent pas de réelle homogénéité architecturale mais plusieurs éléments récurrents témoignent de constructions des années 1930 : apparition de garages en soubassement, toits à deux pans et demi-croupe en tuile mécanique, enduit de ciment peint évoquant des linteaux, garde-corps stylisés et géométriques (on notera l'utilisation du même type aux n° 1, 2 et 3), enduit de ciment en faux pan de bois. Dans cet ensemble, la maison située au n° 5 apparaît tout à fait remarquable. Cette maison dont la forme générale évoque la proue d'un bateau était auparavant couverte d'un toit-terrasse, aujourd'hui recouverte d'une toiture en ardoise.